Frôlez-vous la carence en iode?

Quand je pense à l’iode, je vois le liquide brunâtre utilisé comme désinfectant antiseptique pour les blessures ou les chirurgies. Surtout n’allez pas croire qu’il faut se mettre à boire ça! En fait, l’iode est un micronutriment essentiel indispensable; comme notre corps n’en fabrique pas, il faut le consommer dans notre alimentation. Étant donné la gravité d’une carence en iode, ça vaut la peine qu’on s’y attarde un peu.

Manger santé

asktheexpert
Sonia Chartier
@AVogel_ca


28 mai 2018

Le hic avec l’iode, c’est qu’on le retrouve majoritairement dans les océans.  Et nous sommes nombreux à ne pas habiter le bord de mer. Comme l’iode est un micronutriment, sa consommation est largement liée à la nutrition. Avec la vitamine A et le fer, la carence en iode représente une menace majeure pour la santé, particulièrement dans les pays à faibles revenus. D’un point de vue de santé publique, la déficience en iode est la principale cause de lésions cérébrales.

Trouble dû à la carence en iode

Le « trouble dû à la carence en iode » (ou TCI) constitue une grave menace pour la santé mentale et même la survie des enfants de pays où la supplémentation d’iode n’est pas règlementée. Le TCI affecte le développement cognitif et moteur et compromet les résultats scolaires de l'enfant. Il peut entrainer une perte de 15 points de QI.  Chez l'adulte, la carence en iode nuit à la productivité et à la capacité de trouver un emploi.

Pour la femme enceinte, une carence en iode peut notamment engendrer de l’hypertension gestationnelle, et pour son bébé, un retard mental allant parfois jusqu’au crétinisme. Environ 50 millions de personnes à travers le monde en sont atteint d’une carence en iode à divers degrés. En 2015, il restait toujours 25 pays ou les populations n’ont pas d’apport suffisant en iode (contre 110 pays en 1993).

L'iode et la fertilité

À part les grands problèmes de santé publique résumés ci-haut, selon une étude publiée tout récemment, le manque d’iode affecte aussi la fertilité des femmes. Les résultats démontrent que les femmes qui présentent une carence moyenne à grave en iode ont 46% moins de chance de tomber enceinte que leurs consœurs ayant un taux d’iode normal.  Par ailleurs, cette même étude souligne des taux insuffisants d’iode chez 30% des femmes en âge de procréer de même que chez les enfants d’âge scolaire en Europe.

La glande thyroïde

Dans notre corps, la glande thyroïde utilise 30% de l’apport en iode et on en retrouve aussi dans les glandes salivaires, les seins, le cerveau et la muqueuse gastrique.  La thyroïde convertit l’iode en hormones thyroxine (t4) et  tri-iodothyronine (t3) qui contrôlent de nombreuses réactions biochimiques de notre corps, notamment la synthèse des protéines et des processus enzymatiques.  

Chez les personnes qui souffrent l’hyperthyroïdisme, l’iode bloque la sécrétion et la synthèse des hormones thyroïdiennes.

Une carence en iode et l’hypothyroïdisme subséquent donnent lieu à l’infertilité, l’irrégularité du cycle menstruel et un risque accru de cancer de la thyroïde.  Le manque d’iode est aussi un des facteurs importants dans le développement du goitre, c’est-à-dire un gonflement de la glande thyroïde. Comme elle se trouve dans le cou, un goitre peut affecter la voix et la déglutition.

C’est bien beau de parler de la glande thyroïde, d’hormones et de réactions biochimiques ou enzymatiques mais dans la vraie vie, la glande thyroïde influence:

  • Le métabolisme de base, c’est-à-dire l’énergie dépensée pour faire circuler le sang, le cerveau, respirer, digérer et maintenir sa température à 37°C.
  • L’énergie  
  • Le poids
  • Le rythme cardiaque
  • L’humeur
  • La concentration
  • La température corporelle
  • La digestion

Symptômes d’une glande thyroïde fatiguée

Par conséquent, les signes et symptômes d’une glande thyroïde fatiguée et possiblement d’un manque d’iode se déclinent ainsi :

  • La fatigue ou manque d’énergie
  • Un gain de poids inexpliqué
  • Le cœur qui bat trop lentement
  • L’irritabilité et les humeurs changeantes
  • Trouble de concentration, confusion, perte de mémoire
  • Frilosité, surtout le matin
  • Constipation, cholestérol élevé
  • S’ajoutent à cela perte de cheveux, ongles cassants, peau sèche et l’infertilité mentionnée plus haut.

La bonne nouvelle

Le problème de l’apport en iode est somme toute assez facilement réglé par l’ajout d’iode dans le sel de table.  De plus en plus de pays exigent en effet que les intervenants de l’industrie du sel ajoutent de l’iode au sel de table. Tout sel de table vendu au Canada doit être iodé. Par contre, les sels de mer ne le sont pas.  Les aliments préparés qui contiennent du sel ajouté doivent également contenir du sel de table iodé ou du sel de mer iodé. Le sel et le sel de mer n’ayant pas été iodés ne sont pas permis comme ingrédient dans un aliment. 

Aux États-Unis, un tout autre problème se pose.  Le sel de table est la principale source alimentaire d’iode. Pour des raisons de santé publique tout à fait légitimes, on somme les Américains (et les Canadiens d’ailleurs) de diminuer leur consommation de sel, ce qu’ils font quand ils préparent leur propre nourriture. Mais comme aux États-Unis le sel utilisé dans les aliments préparés et la restauration n’est pas nécessairement iodé, et que nos voisins du Sud mangent surtout au restaurant ou des aliments préparés et non des aliments cuisinés à la maison, leur taux d’iode est trop bas. En fait, les taux moyens d’iode (mesuré dans l’urine) ont chuté de près de 50% dans les derniers 30 ans, et le taux d’insuffisance en iode chez les femmes enceinte est passé de 1 à 7%. 

Mais de combien d’iode avons nous réellement besoin?

Au Canada, l’apport quotidien recommandé est de :

  • 90 μg (microgramme) pour les enfants de 1 à 8 ans
  • 120 μg pour les ados de 9 à 13 ans
  • 150 μg pour les adultes et ados de 14 à 18 ans
  • 220 μg pour les femmes enceintes
  • 290 μg pour les femmes qui allaitent

Avec une diète adéquate et en utilisant du sel iodé, le Canadien moyen a rarement besoin de supplément d’iode, et certainement pas à dose élevée.  Mais il faut tout de même faire attention, parce que certains aliments – par ailleurs très bons pour la santé -  bloquent l’absorption de l’iode. On les appelle les aliments « goitrogènes »:

  • Les crucifères : chou de Bruxelles, chou, chou-fleur, brocoli, chou frisé, rutabaga, etc.
  • Les patates douces
  • Le manioc
  • Les graines de soja
  • Les arachides
  • Le millet

Leur effet sur l’iode est heureusement diminué durant la cuisson.

Parmi les aliments riches en iode on retrouve :

  • Les poissons de mer
  • Les fruits de mer
  • Les algues
  • Le sel de table iodé.  Si vous achetez du sel de mer, il ne sera pas iodé mais sachez que le sel de mer aromatique Herbamare® contient du varech, une algue riche en iode.
  • Produits laitiers (fromage cottage, yogourt et lait)
  • Œufs
  • Fèves de soya

Rassurez-vous, au Canada, il est rare qu’une personne ne consomme pas suffisamment d’iode par son alimentation et le sel de table. Mais si les symptômes énumérés ci-haut vous ressemblent, il va sans dire qu’une visite chez votre médecin s’impose. 

Références:
http://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/malnutrition
http://www.who.int/features/factfiles/nutrition/en/
J.L. Mills et al. Hum Reprod. 2018 Jan 11
http://naturaldatabase.therapeuticresearch.com/nd/Search.aspx?cs=&s=ND&pt=100&id=35&ds=&name=IODINE&searchid=63561669
http://www.inspection.gc.ca/food/labelling/food-labelling-for-industry/salt/eng/1391790253201/1391795959629?chap=0
https://blogs.webmd.com/integrative-medicine-wellness/2008/03/are-you-getting-enough-iodine.html

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