Le coté sombre du sucre...
On connait bien le côté sombre du sucre qui nous fait engraisser, nous gâte les dents et dont la surconsommation peut éventuellement mener à toutes sortes de problèmes de santé, dont le diabète de type 2. Pour cette raison, il parait logique de choisir des aliments édulcorés par une substance sans calorie, puisque qui dit diète, devrait indiquer un choix plus santé. Malheureusement, certains de ces édulcorants n’ont pas les effets escomptés, bien au contraire.
Premièrement, vous noterez leur omniprésence dans les yogourts, les desserts, les céréales, même les condiments, et surtout dans les boissons gazeuses diète. En fait, dès qu’on se met à lire une étiquette, peu importe le produit, on a des bonnes chances d’y retrouver des ingrédients mystérieux dont le nom fini en « ose », en « ol », ou en « ame » comme le sucralose, le sorbitol et l’incontournable aspartame. Il faut par contre différencier les polyalcools ou sucre-alcools des édulcorants de synthèse.
Polyalcools et édulcorants de synthèse
Les polyalcools ou sucre-alcools comme les sorbitol, erythritol, maltitol, mannitol et xylitol sont généralement élaborés en laboratoire mais existent aussi naturellement dans les végétaux. On les retrouve surtout dans les produits marqués « sans sucre » ou « sans sucre ajouté » comme les gommes à mâcher. Ils ressemblent plus à des sucres naturels, avec moins d’inconvénients. Ils sont moins sucrants que les édulcorants de synthèse et en quantité, ils causent parfois des malaises gastriques.
Les effets auparavant insoupçonnés des édulcorants de synthèse sont à présent sous la loupe des scientifiques. On parle par exemple d’aspartame, acésulfame-potassium, cyclamate, saccharine et sucralose. Leur pouvoir sucrant est beaucoup plus élevé que celui du sucre et leur indice calorique plus faible, sinon nul. Leur fonctionnement est somme toute assez simple; ils donnent un goût sucré mais le corps ne les reconnait pas comme nutriment et n’en tire aucune énergie. À part l’aspartame qui contient 4 calories/gramme, les édulcorants de synthèse ne contiennent aucune calorie.
La face cachée des édulcorants de synthèse
On les utilise pour manger éviter d’engraisser et manger moins de sucre, mais est-ce que ça fonctionne vraiment?
En fait, la consommation de boissons gazeuses diètes et d’édulcorants artificiels augmente le risque d’obésité et accélère le développement de l’embonpoint abdominal. Une étude récente a démontré que la consommation d’au moins une boisson diète par jour est associée à des risques accrus de 36% du syndrome métabolique.
Le syndrome métabolique est précurseur de nombreuses maladies chroniques. Il n’est pas une maladie en soi, mais plutôt un ensemble de conditions : hypertension, glycémie élevée, embonpoint abdominal, taux de cholestérol anormal, et taux de triglycérides élevé. Plus un individu accumule de ces conditions, plus ses risques augmentent pour les maladies du cœur, le diabète, les ACV, le cancer colorectal, etc.
Cette même étude, effectuée sur une période de 7 ans, a documenté une augmentation de 67% du risque diabète de type 2. Et on parle de boissons diètes…choisies par les consommateurs comme une option plus santé que le sucre.
On a observé que ces édulcorants modifient directement la nature de la flore intestinale (microbiote) et affectent ainsi la tolérance au glucose. Ils n’activent pas le sentiment de récompense et de satisfaction de la même façon que les sucres naturels et mèneraient ainsi à une surconsommation d’aliments. De plus, le fait de goûter de plus en plus de « sucré » favorise la dépendance au sucre .
On sait que les édulcorants artificiels :
- Ne constituent pas, en soi, un moyen de perdre du poids
- Peuvent faire augmenter le poids (ou l’indice de masse corporelle)
- Diminuent l’apport énergétique
- Sont moins efficaces qu’une diminution de l’apport calorique et l’exercice
- Peuvent déclencher des rages alimentaires qui visent à obtenir l’apport énergétique manquant
- Peuvent mener à la suralimentation
En fait, le meilleur moyen d’éviter ces écueils est de limiter sa consommation de sucres ajoutés ou substituts. Quoi qu’en disent les aventuriers épicuriens, les aliments que l’on a envie de manger, sont ceux que l’on consomment le plus souvent. Donc logiquement, moins on mange sucré, moins on en ressent le besoin ou l’envie.
Références:
Nettleton J.A. et al. Diabetes Care. 2009 Apr; 32(4): 688–694.
Suez J. et al. Nature. 2014 Oct 9;514(7521):181-6
Yale J Biol Med. 2010 Jun; 83(2): 101–108